Bien  » perler « 

Je suis passée devant une terrasse à laquelle discutaient des étudiants. J’ai ri.

Ça m’a ramené 25 ans en arrière.

C’était à Québec, j’étais étudiante à l’école des arts visuels et j’organisais des vernissages. C’était tordant. Étant moi-même artiste, et je peignais énormément de toiles. Franchement, je faisais ce que je faisais sans longue démarche, sans tiraillement intérieur, sans intention à passer. Tant mieux si ça rejoignait les gens ; ma recette était bonne. C’est tout.

On questionnait. On commentait mes travaux. S’engageaient alors des discussions métaphysiques, des opinions qui ressemblaient à un alignement de mots payants du dictionnaire dans une game de Scrabbles. Tout le monde se mettait à bien  » perler « .

On était réellement captivants ! On refaisait le monde, à coup de grands mots. Au final, on n’avait aucune idée de ce qu’était la vraie vie.

Mon père se moquait de moi, mais c’est lui qui ne comprenait pas, tsé…

La vraie vie arrive rapidement. Les beaux grands mots prennent le bord. et on ri quand des flos, jouent à bien  » perler  » sur une terrasse.

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